Est-il possible d’utiliser les réseaux sociaux dans le respect ? J’écris ces lignes ce matin encore sous le choc de l’actualité mais également parce que la lecture quotidienne des messages publiés sur réseaux sociaux me consterne chaque jour un peu plus. Entre fausses informations relayées de manière virale (tandis que le droit de réponse quant à lui tombe dans l’oubli), sources non vérifiées, prises de position extrêmes, j’ai depuis des mois la désagréable sensation que les réseaux sociaux ne nourrissent plus le débat mais la surenchère, la haine, le racisme, la paranoïa et notre égo. Vous trouverez dans cette liste des propositions, des pistes, pour une utilisation respectueuse de chacun sur les réseaux sociaux.
7 pistes pour le citoyen sur les réseaux sociaux
1. Ne relayons plus une information tant qu’elle n’est pas vérifiée et sourcée
Les fausses informations sont légion sur Facebook et Twitter et créent des mouvements de panique ou d’indignation déplacée. Il faut 10 minutes pour désinformer et des années pour réparer les dégâts. Trop d’informations, fumeuses, haineuses, racistes ou simplement non vérifiées sont véhiculées sur les réseaux sociaux et l’on créée nous-mêmes les conditions d’une instabilité de notre société.
Arrêtons de relayer les rumeurs urbaines. Avant de partager, copiez-collez le texte de la publication dans Google et vérifiez si l’information est sérieuse ou non. Il suffit de regarder sur Hoaxbuster, ce site qui référence toutes les fausses rumeurs, pour s’assurer de la véracité d’une information.
On entend souvent parler des fausses informations mais rarement de leurs démentis. Je vous conseille de jeter un œil aux Décodeurs qui passent au crible du « fact-checking » l’actualité pour tordre le cou aux rumeurs, idées reçues, raccourcis et informations faussées notamment sur la vie politique française. Enfin, si vous souhaitez comprendre des situations géopolitiques complexes pour enfin arrêter de relayer les idées complotistes, je vous conseille l’excellente émission d’Arte Le Dessous des Cartes.
2. Ne publions pas si nous ne sommes pas capables de tenir le même discours en public
Les réseaux sociaux sont devenus le lieu de commentaires éclair et péremptoires, de jugements inquisiteurs, d’ironie constante nourrie de sous-entendus mais rarement d’arguments valables. Faïza Ferouala explique comment elle a décidé de rencontrer son troll particulièrement agressif sur Twitter pour en réalité découvrir une personne finalement transparente et presque « gentille ».
Il est facile d’invectiver et de critiquer mais utiliseriez-vous ces mots si vous étiez en face de cette personne ?
3. Ne publions pas de contenus qui pourraient nous blesser si nous en étions la victime
Tant qu’on n’y est pas exposé soi-même, il est simple de déverser un flot de critiques derrière son ordinateur. Pour autant, ces photos humiliantes ou ironiques, ces vérités assenées sur les réseaux sociaux, ont un impact sur la vie des personnes prises à parti mais aussi sur leur famille : que la personne soit un politicien, une personnalité ou un anonyme.
Les commentaires violents blessent. Mais ils ne sont pas les seuls. Les remarques sibyllines et leurs sous-entendus sont tout aussi destructeurs. Une fois l’ordinateur éteint, nous passons à autre chose. Pourtant, la somme des commentaires négatifs a un impact global sur notre société et nous empêche d’agir collectivement.
4. Posons-nous la question de savoir pourquoi nous publions
Utilisez-vous les réseaux sociaux pour informer, diffuser, enrichir, remettre dans un contexte, enseigner ou pour valider la personne que vous êtes (ou voulez être) aux yeux des autres ? Lorsque nous publions un texte, une photo, une vidéo auprès de notre réseau d’ami, d’abonnés ou de followers, quelle est notre motivation ? Changer le monde à notre échelle ou recevoir des likes ?
5. Critiquons mais pour construire
« La critique est aisée, mais l’art est difficile ». Les commentaires agressifs ont souvent pour origine des personnes qui souhaitent montrer qu’elles sont au-dessus de la mêlée, plus compétentes, plus expertes. Elles regardent avec mépris ce que les autres ont construit de leurs propres mains. Un beau projet est critiqué car trop cher ou imparfait. Un projet fait avec trois francs six sous n’aura jamais dans leur bouche aucune chance de fonctionner.
Ne soyez pas les spectateurs simplement critiques des réseaux sociaux. Tweeter n’est pas faire. On ne change pas le monde avec des j’aime. Si vous estimez que rien n’est fait dans ce pays, engagez-vous localement en politique. Si vous êtes outragés par le fait qu’il y ait encore des SDF dans nos rues, inscrivez-vous au Secours Populaire dans votre quartier. Si vous trouvez qu’il n’y a pas un titre de presse qui en vaille la peine, commencez à écrire, à créer, à interagir. Au lieu d’envoyer un SCUD dans les commentaires sans même attendre de droit de réponse, amenez de la valeur, partagez votre expérience, débattez.
6. Posons-nous la question de savoir ce que nous voulons comme société
Des sites d’information comme Russia Today, Sputnik, Al-Jazeera sont des outils de propagande avec un design digne de celui de l’AFP. Ces sites « d’information » se multiplient pour gagner la bataille des esprits et de l’influence. Les journaux en ligne d’extrême-droite de « réinformation » publient quant à eux quotidiennement des monceaux d’informations inexactes et orientées.
Vous trouverez toujours des contenus sur Internet pour valider vos thèses et justifier vos peurs. Toujours. Que vos positions soient de gauche, de droite, du centre, complotistes, racistes, militaristes, pacifistes, féministes, misogynes, vous trouverez toujours un document, un article, une statistique qui valide votre discours. Les partager ne vous rend pas plus intelligent.
7. Publions pour diffuser de la connaissance et une certaine idée du Bien
La seule question qui prévaut est : Faites-vous le Bien en partageant sur les réseaux sociaux ? Vos publications relèvent-elles de l’émotion ou de la réflexion ? Aidez-vous les gens à être plus intelligents, à progresser, à échanger, à transmettre ? Ou au contraire mettez-vous à travers certaines de vos publications des gens dos à dos ? Contribuent-elles à disséminer le doute sur une personne, un projet, une institution ? Diffusent-elles une idée propre à générer quelque chose de positif derrière ?
Cette réponse, je vous laisse la découvrir et définir par vous-même la limite entre ce qui est bien et ce qui ne l’est pas, en espérant seulement que cet article aidera certains à agir en mettant en action vos propres talents plutôt qu’à distribuer les bons et les mauvais points.
Si vous souhaitez partager votre réflexion (je n’ai pas utilisé le mot ressenti) ou enrichir ce post avec vos propres articles, laissez un commentaire, j’y répondrai avec plaisir et intégrerai dans le corps de texte les plus intéressants.
Développer vos réseaux sociaux est un volet majeur du programme "Trafic & Clients".